Comment un bon réseau aide les victimes

Que faut-il pour une bonne mise en réseau entre les organisations partenaires ? Dans quelle mesure les différents professionnels travaillent-ils en étroite collaboration afin d’apporter le meilleur soutien possible aux victimes ? Les réponses sont fournies par trois exemples anonymes tirés du quotidien du conseil aux enfants et aux jeunes.

Une bonne mise en réseau entre les organisations partenaires est essentielle. Plus les différents professionnels collaborent étroitement, mieux les victimes peuvent être soutenues.

Trois exemples anonymes tirés du quotidien du service de consultation pour enfants et adolescents montrent comment le réseau d’aide aux victimes des deux Bâle fonctionne dans la pratique. Selon les cas, d’autres partenaires sont impliqués.

Exemple 1
Depuis un peu plus d’un an, nous conseillons une jeune femme. D’abord à l’école secondaire, puis en 10e année. Les rencontres ont toujours eu lieu à l’école, en accord avec les assistants sociaux scolaires et les enseignants des classes, de sorte qu’aucune information n’a été transmise aux parents.

La jeune femme était battue quotidiennement à la maison, subissait des pressions et était massivement limitée dans sa liberté de mouvement. Elle a été contrôlée via le service de localisation. En guise de punition, elle n’avait pas le droit de quitter sa chambre. De plus, son père et son frère contrôlaient régulièrement son téléphone portable et son ordinateur portable.

La jeune femme a exprimé à plusieurs reprises qu’elle devait à tout prix éviter que la situation ne s’envenime, car elle devait s’attendre à des menaces de mort ainsi qu’à un mariage forcé dans son pays.

Pour les consultations anonymes, nous avons fait appel à la KESB et à la gestion cantonale des menaces de la police . Celles-ci ont également eu lieu à l’école. La jeune femme a finalement décidé de rompre avec sa famille et de trouver un placement sûr dans un autre endroit en Suisse.

Exemple 2
Nous accompagnons depuis plusieurs mois une mère dont le fils a été victime de violences sexuelles de la part de son père. Le fils a longtemps gardé pour lui les agressions qu’il avait subies. Finalement, il a réussi à se confier à sa mère et une procédure pénale a été engagée contre le père.

Lors de plusieurs entretiens avec la mère – et aussi avec le garçon – il s’est avéré qu’il était très important pour les deux de révéler rapidement aux frères et sœurs les reproches faits au père. Pour cela, il fallait un cadre judicieux et sûr pour tous les participants. La mère craignait que ses enfants ne réagissent avec de fortes émotions s’ils apprenaient que leur père était accusé d’un délit contre leur frère. Par conséquent, il fallait s’assurer que les éventuelles réactions puissent être prises en charge de manière professionnelle.

En très peu de temps, nous avons réussi à convaincre une psychologue de la Consultation familiale, conjugale et éducative de Bâle (fabe) de participer à cet entretien de divulgation et nous avons fixé un rendez-vous rapidement et sans bureaucratie. Lors de cet entretien, nous avons pu soutenir la mère et ses enfants sur le plan de l’aide aux victimes et, en même temps, mettre en place un cadre thérapeutique pour toute la famille.

Exemple 3
Nous conseillons les parents de deux enfants de l’école primaire qui ont été victimes de violences sexuelles. Suite à une dispute entre les enfants, les parents ont appris par hasard que leurs enfants avaient subi des abus sexuels dans le cadre de la prise en charge extrafamiliale. Par la suite, les parents ont demandé de l’aide à une pédiatre-gynécologue d’un hôpital pour enfants. L’entretien a permis d’évaluer si un examen gynécologique était utile et pertinent dans les circonstances données. Pour obtenir des conseils supplémentaires et une aide dans la gestion de la situation, le professionnel de la santé a orienté les parents vers le service d’aide aux victimes des deux Bâle.

Lors de l’entretien de conseil, nous avons informé les parents de nos compétences, des droits inscrits dans la loi sur l’aide aux victimes d’infractions et des offres de soutien possibles. Afin d’obtenir des conseils sur des questions juridiques concrètes en rapport avec une éventuelle plainte pénale, nous les avons mis en contact avec un bureau d’avocats.